Si vous possédez un patrimoine immobilier familial et vous interrogez sur la meilleure manière de le transmettre à vos héritiers, envisagez la SCI familiale. Cet outil peut optimiser votre succession et prévenir les conflits entre héritiers.
Une SCI familiale réunit des membres d’une même famille pour gérer ensemble un ou plusieurs biens immobiliers. Elle offre des parts sociales aux associés, permettant de faciliter la transmission du patrimoine tout en réduisant les droits de succession. Les gérants, pouvant être choisis parmi les associés ou à l’extérieur, dirigent la SCI, soumise à l’impôt sur le revenu sauf si elle opte pour l’impôt sur les sociétés.
Cette structure permet non seulement de diminuer l’assiette taxable grâce à la prise en compte des dettes, mais aussi de bénéficier d’abattements sur les droits de donation ou de succession tous les 15 ans. Les associés peuvent transmettre la nue-propriété de leurs parts tout en gardant l’usufruit, réduisant ainsi les droits de succession et préservant l’unité du patrimoine familial.
Comprendre la SCI familiale dans le cadre de la succession
La SCPI familiale vous permet de contourner les difficultés de l’indivision et de faciliter la transmission de votre patrimoine.
Définition et fonctionnement d’une SCI familiale
Une SCI familiale est une structure formée par des membres d’une même famille, liés par le sang ou par mariage. Son objectif est de faciliter la détention et la gestion collective de biens immobiliers, tout en évitant les complications liées à l’indivision.
Dans une SCI familiale, les associés reçoivent des parts sociales en fonction de leur contribution. Ces parts leur donnent droit à un vote ainsi qu’à une part des bénéfices. La gestion de la SCI est assurée par un ou plusieurs gérants, sélectionnés parmi les associés ou à l’extérieur.
Cette forme de société est généralement soumise à l’impôt sur le revenu, bien qu’elle puisse opter pour l’impôt sur les sociétés.
Par où commencer ?
Vous souhaitez faire le point sur votre situation patrimoniale mais vous ne savez pas par où commencer ? Nous vous proposons un premier rdv totalement gratuit avec un conseiller patrimonial.
Les spécificités de la SCI familiale par rapport à l’indivision
Par défaut, l’indivision s’applique quand plusieurs personnes possèdent un bien en commun, volontairement ou non. Dans ce régime, les décisions importantes requièrent l’accord de la majorité ou de tous les coïndivisaires, ce qui peut mener à des blocages et des conflits.
À l’inverse, la SCI familiale contourne ces problèmes en transférant la propriété du bien à la société. Ainsi, les associés ne détiennent plus directement le bien, mais des parts de la SCI, facilitant la cession et le partage.
Les avantages de choisir une SCI pour la gestion d’un patrimoine immobilier
Opter pour une SCI familiale offre de multiples bénéfices dans la gestion d’un patrimoine immobilier, notamment :
- La personnalisation des statuts de la société selon les besoins spécifiques de la famille.
- Une gestion simplifiée grâce à un gérant qui peut prendre des décisions sans devoir consulter systématiquement les associés.
- Une optimisation fiscale, permettant de déduire les charges et les intérêts d’emprunt, augmentant ainsi la rentabilité du bien.
- La protection du conjoint survivant, à qui l’usufruit des parts sociales peut être attribué, garantissant ses revenus et son droit d’usage du bien.
- Une transmission du patrimoine facilitée et économique pour les héritiers, grâce à la cession de la nue-propriété des parts, réduisant les droits de succession et évitant le démembrement du bien.
Stratégies d’optimisation de l’héritage grâce à la SCI familiale
La donation de parts de SCI pour minimiser les droits de succession
La donation de parts de SCI constitue une stratégie efficace pour transmettre progressivement votre patrimoine immobilier aux héritiers, tout en allégeant les droits de succession. La valeur des parts de SCI, diminuée par les dettes de la société, réduit la base imposable.
Cette approche permet également de profiter d’un abattement sur les droits de donation, renouvelable tous les 15 ans. Opter pour la donation de la nue-propriété des parts tout en conservant l’usufruit vous assure de continuer à percevoir les revenus générés par la SCI, réduisant d’autant plus les droits de succession. Les donations peuvent bénéficier à vos enfants, conjoint, frères, sœurs, ou à toute autre personne, à condition de respecter les statuts régissant la SCI.
Protection du conjoint survivant et pérennité du patrimoine
La SCI familiale joue un rôle clé dans la protection du conjoint survivant, en lui garantissant un maintien de ses revenus et de son droit d’usage du bien immobilier. L’attribution de l’usufruit des parts de SCI du défunt lui assure de percevoir les loyers et de résider dans le logement.
Lui octroyer la pleine propriété des parts de SCI lui confère en outre une autonomie de gestion sur le bien. Ces dispositions préviennent la fragmentation du patrimoine immobilier et les conflits successoraux entre héritiers.
En outre, la SCI familiale contribue à la conservation de l’unité du patrimoine immobilier, en évitant la vente forcée du bien lorsqu’un associé se retire. Les parts de SCI offrent une plus grande facilité de cession et de partage que le bien immobilier lui-même.
Gérer une succession dans une famille recomposée via une SCI
Pour les familles recomposées, la SCI familiale représente une solution sur mesure pour une gestion équitable de la succession, en respectant les droits de tous tout en privilégiant le conjoint survivant.
Les statuts de la SCI peuvent prévoir la continuation de celle-ci avec le conjoint survivant comme unique propriétaire des parts du défunt. Le démembrement croisé des parts de SCI est une autre option, permettant au conjoint survivant de bénéficier de l’usage du logement tout en attribuant la nue-propriété aux enfants du défunt. La SCI familiale offre ainsi une flexibilité appréciable pour organiser la transmission du patrimoine immobilier dans le cadre complexe d’une famille recomposée.
Aspects pratiques et formalités légales en cas de décès d’un associé de SCI familiale
La procédure de succession et le rôle des héritiers dans la SCI
Lorsqu’un associé de SCI familiale décède, ses parts sociales sont héritées par ses successeurs, qui deviennent de fait les nouveaux associés, à moins que les statuts de la SCI en disposent autrement. Pour intégrer officiellement la SCI, les héritiers doivent :
- Informer la SCI du décès en fournissant un certificat de décès, un acte de notoriété ou un certificat d’hérédité, ainsi qu’une copie du testament, le cas échéant.
- Solliciter la convocation d’une assemblée générale extraordinaire par le gérant de la SCI pour acter le décès de l’associé et procéder à la mise à jour des statuts.
- Signer le procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire et le nouveau texte des statuts.
- Publier un avis de modification statutaire dans un journal d’annonces légales.
- Effectuer le dépôt du dossier de modification auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) ou au greffe du tribunal de commerce.
Les héritiers jouissent des mêmes droits et obligations que l’associé défunt, sauf dispositions contraires dans les statuts. Ils peuvent notamment participer aux décisions, percevoir des dividendes, céder leurs parts, demander la dissolution de la SCI, et sont tenus responsables des dettes de la société proportionnellement à leurs parts.
Impacts fiscaux de la succession pour les héritiers d’une SCI
Les héritiers d’une SCI familiale sont assujettis à des droits de succession sur la valeur des parts sociales héritées, déduction faite des dettes de la société. Le montant varie selon le degré de parenté avec le défunt et la valeur des parts. Des abattements sont possibles, renouvelables tous les 15 ans, selon le tableau suivant :
Lien de parenté | Abattement | Taux |
---|---|---|
Conjoint ou partenaire de PACS | Exonération totale | – |
Enfant | 100 000 € | De 5 % à 45 % |
Parent | 100 000 € | De 5 % à 45 % |
Frère ou sœur | 15 932 € | De 35 % à 45 % |
Neveu ou nièce | 7 967 € | 55 % |
Autre | Aucun | 60 % |
La déclaration des parts sociales doit être faite dans les six mois suivant le décès, ou un an si le décès est survenu à l’étranger, via le formulaire n° 2705-SD auprès du service des impôts du domicile du défunt.
FAQ : Les questions fréquemment posées sur la SCI familiale et la succession
Ci-dessous, quelques interrogations courantes sur la SCI familiale et la succession, avec leurs réponses :
- Création d’une SCI familiale : Pour fonder une SCI familiale, il est nécessaire de rédiger des statuts, de déposer le capital social, de publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales, et d’inscrire la société au registre du commerce et des sociétés (RCS). La création peut se faire en ligne, par exemple via LegalPlace.
- Dissolution d’une SCI familiale : Dissoudre une SCI nécessite de convoquer une assemblée générale extraordinaire, de rédiger un procès-verbal de dissolution, de publier un avis de dissolution, de déposer un dossier de dissolution au CFE ou au greffe du tribunal de commerce, et de liquider la société.
- Sortie d’une SCI familiale : Pour se retirer d’une SCI, il faut céder ses parts à un tiers ou à un autre associé, en respectant les conditions statutaires, notamment l’approbation des autres associés. La cession doit être formalisée par écrit et notifiée à la société.
- Transmission d’une SCI familiale : Transmettre une SCI se fait par donation ou legs des parts sociales aux héritiers, conformément au droit des successions. Cette transmission peut réduire les droits de succession et maintenir l’intégrité du patrimoine immobilier.
Conclusion
Une SCI familiale représente une stratégie efficace pour optimiser la transmission de votre patrimoine immobilier à vos descendants. Cet outil vous offre l’opportunité de diminuer les droits de succession, assurer la protection de votre conjoint survivant, simplifier la gestion d’une succession au sein d’une famille recomposée, et garantir la cohésion de votre patrimoine immobilier. Il vous confère par ailleurs une flexibilité notable dans l’organisation de la propriété et la gestion collective de votre bien immobilier avec vos proches.
Pour établir une SCI familiale, il est nécessaire de rédiger des statuts personnalisés qui correspondent à vos aspirations et exigences, tout en respectant les démarches légales requises. Pour vous guider dans cette procédure, Invest’Aide, cabinet de gestion de patrimoine vous conseille dans la création de votre SCI familiale.