Vous envisagez d’investir dans l’immobilier mais hésitez sur la structure juridique à adopter ? La Société Civile Immobilière (SCI) a probablement attiré votre attention, notamment pour ses avantages fiscaux, mais vous manquez d’informations à son sujet ? Vous êtes au bon endroit !
Cet article a pour but de vous fournir une compréhension claire de ce qu’est une SCI, de son fonctionnement et des avantages fiscaux qu’elle peut offrir. Que vous soyez investisseur individuel ou professionnel, la SCI peut représenter une stratégie avantageuse pour la gestion de votre patrimoine immobilier.
Comprendre le fonctionnement d’une SCI et sa pertinence fiscale
Pour saisir les avantages fiscaux d’une Société Civile Immobilière (SCI), il est essentiel de comprendre sa nature et son fonctionnement. La SCI est une structure juridique permettant à des individus de s’unir pour acheter et gérer des propriétés immobilières, offrant une alternative flexible et sécurisée à l’indivision, qui est le cadre légal par défaut pour la propriété partagée.
Qu’est-ce qu’une SCI ?
Une SCI se compose d’au moins deux associés, personnes physiques ou morales, contribuant financièrement ou par apports immobiliers, en échange de parts sociales. Ces parts définissent la contribution de chaque associé au capital, ainsi que ses droits et obligations. Les associés établissent des statuts pour régir le fonctionnement de la SCI, incluant la prise de décisions, la distribution des profits et charges, et les conditions de transfert de parts. Un gérant, choisi parmi les associés ou externe, est nommé pour gérer au quotidien les biens de la SCI.
Les principaux régimes fiscaux applicables à une SCI
Le choix fiscal d’une SCI, à sa création ou en cours de vie, influence directement son régime d’imposition. Deux options principales se présentent : l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS), chacune avec ses spécificités.
Par défaut, une SCI est soumise à l’IR, où les revenus sont imposés au niveau des associés proportionnellement à leurs parts. Les revenus fonciers sont intégrés à la déclaration de revenus individuelle de chaque associé et taxés selon le barème progressif de l’IR. Ce régime favorise les associés à faible imposition ou visant un investissement immobilier à long terme grâce à des abattements et déductions spécifiques.
Optionnellement, une SCI peut opter pour l’IS, où les bénéfices sont taxés à la société à un taux fixe avantageux jusqu’à un certain seuil, puis à un taux supérieur au-delà. Les associés sont imposés personnellement uniquement sur les dividendes reçus, avec un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%. Ce régime est intéressant pour les associés à forte imposition ou pour faciliter la réinvestissement et la transmission des actifs.
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Les avantages fiscaux propres à la SCI
Explorons les bénéfices fiscaux spécifiques à la Société Civile Immobilière (SCI), qu’elle relève de l’Impôt sur le Revenu (IR) ou de l’Impôt sur les Sociétés (IS). Nous comparerons ces deux régimes fiscaux pour vous orienter vers le choix le plus pertinent selon votre situation.
Avantages fiscaux de la SCI soumise à l’IR
Voici les principaux atouts fiscaux d’une SCI à l’IR :
- Transparence fiscale : les bénéfices de la SCI ne sont pas imposés au niveau de la société mais répartis entre les associés qui les déclarent selon leur propre taux d’imposition. Cela peut s’avérer avantageux pour les associés à faible imposition ou bénéficiant de réductions ou crédits d’impôt.
- Déduction des charges et des intérêts d’emprunt : les associés peuvent déduire de leurs revenus fonciers les charges liées à la gestion des biens immobiliers de la SCI et les intérêts d’emprunt engagés pour l’achat de parts sociales ou le financement des activités de la SCI.
- Imputation des déficits fonciers : les associés peuvent déduire les déficits fonciers de la SCI de leur revenu global, jusqu’à 10 700 euros par an. Les déficits excédant cette limite sont reportables sur les revenus fonciers pendant dix ans.
- Abattement pour durée de détention : lors de la vente de parts sociales ou de biens immobiliers de la SCI, les associés bénéficient d’un abattement progressif réduisant l’imposition des plus-values. Cet abattement atteint 6% par an dès la sixième année et 4% à partir de la vingt-deuxième année, aboutissant à une exonération totale après vingt-deux ans.
Avantages fiscaux de la SCI soumise à l’IS
Les avantages d’une SCI à l’IS incluent :
- Taux d’imposition réduit : le taux d’IS, potentiellement plus bas que l’IR pour les tranches supérieures, est de 25%, avec une possibilité de réduction à 15% pour les PME respectant certains critères.
- Amortissement du bien : la SCI peut déduire de son résultat fiscal la dépréciation du bien immobilier, calculée selon un taux annuel en fonction de la nature du bien.
- Réinvestissement des bénéfices : les bénéfices peuvent être réinvestis dans de nouveaux projets immobiliers sans imposition immédiate pour les associés, ces derniers étant imposés uniquement lors de la distribution de dividendes, soumis à un prélèvement forfaitaire unique de 30%.
- Abattement pour cession de parts sociales : un abattement renforcé est appliqué sur les plus-values des parts sociales cédées par les associés personnes physiques, variant de 50% à 85% selon la durée de détention.
Comparaison des avantages fiscaux : IR vs IS
Le choix entre l’IR et l’IS pour une SCI dépend de divers facteurs : le profil des associés, le type de location envisagé, la durée de détention, les revenus, les charges, ainsi que les projets de cession ou de transmission. Bien qu’il n’y ait pas de solution unique, voici un comparatif des avantages fiscaux selon les différentes étapes de la vie d’une SCI :
Phase | IR | IS |
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Acquisition | + Déduction des intérêts d’emprunt
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Exploitation | + Transparence fiscale + Déduction des charges et des déficits
| + Taux d’imposition réduit + Réinvestissement des bénéfices
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Cession | + Abattement pour durée de détention
| + Abattement pour cession de parts sociales
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Transmission | + Pas de plus-value latente
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Limites et considérations pratiques dans l’optimisation fiscale d’une SCI
Explorons les principales limites et considérations pratiques à prendre en compte lors de l’optimisation fiscale d’une Société Civile Immobilière (SCI). Nous aborderons les contraintes du régime de l’Impôt sur le Revenu (IR), les défis propres au régime de l’Impôt sur les Sociétés (IS), ainsi que l’impact de la réforme fiscale attendue en 2024 sur les SCI.
Les contraintes liées au régime de l’IR
Le régime de l’IR impose plusieurs contraintes qui peuvent restreindre l’optimisation fiscale d’une SCI :
- Progressivité de l’impôt : Les revenus de la SCI sont taxés selon la tranche marginale d’imposition de chaque associé, pouvant aller jusqu’à 45%. Cette situation peut être désavantageuse pour les associés à forte imposition ou ceux ne bénéficiant pas de réductions ou crédits d’impôt.
- Limitation des déficits fonciers : Les associés peuvent déduire les déficits fonciers de la SCI de leur revenu global, jusqu’à un plafond de 10 700 euros par an. Les déficits excédentaires peuvent être reportés sur les revenus fonciers des dix prochaines années, sous réserve de conditions, notamment la location des biens immobiliers pendant au moins trois ans après la déduction du déficit.
- Taxation des plus-values : Lors de la vente de parts sociales ou de biens immobiliers de la SCI, les associés sont imposés sur la plus-value réalisée, suivant le régime des plus-values immobilières des particuliers. Le taux d’imposition est de 19%, auquel s’ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux, représentant un total de 36,2%. Un abattement pour durée de détention permet une exonération totale après vingt-deux ans, bien que les prélèvements sociaux restent partiellement dus.
Les défis spécifiques au régime de l’IS
Le régime de l’IS présente des défis uniques pour l’optimisation fiscale d’une SCI :
- Double imposition des bénéfices : Les bénéfices de la SCI sont d’abord taxés au niveau de la société, puis au niveau des associés lors de la distribution de dividendes. Ces derniers sont assujettis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%, incluant 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. Cela conduit à une double imposition des bénéfices, atténuable par l’amortissement et le réinvestissement dans la SCI.
- Double imposition des plus-values : En cas de vente de parts sociales ou de biens immobiliers, les plus-values sont imposées au niveau de la société puis au niveau des associés via le PFU de 30%. Cette double imposition peut être réduite grâce à un abattement pour cession de parts sociales, applicable aux associés personnes physiques.
- Plus-value latente : Lors d’une transmission de la SCI, les héritiers ou donataires doivent s’acquitter de l’impôt sur la plus-value latente, calculé au taux normal de l’IS de 25%. Cet impôt peut être différé si les héritiers ou donataires s’engagent à conserver les parts sociales pendant au moins cinq ans.
Impact de la réforme fiscale et perspectives d’avenir
La réforme fiscale de 2024 va modifier les règles de calcul de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) pour les biens détenus via des SCI :
- Suppression de la décote : La décote actuelle de 10% à 30% sur l’évaluation des parts sociales de SCI, permettant une réduction de la base taxable de l’IFI, sera supprimée. Les parts seront évaluées à leur valeur réelle.
- Alignement du régime de l’IS sur celui de l’IR : Les SCI à l’IS seront soumises à l’IFI, à l’instar des SCI à l’IR, et la valeur des biens immobiliers sera intégrée dans le patrimoine des associés.
Ces changements visent à contrer l’optimisation fiscale abusive et à promouvoir l’équité fiscale, impactant significativement les SCI qui verront leur base taxable de l’IFI augmenter.
Les SCI devront s’adapter pour conserver leur attractivité, notamment en :
- Diversifiant leur patrimoine : Investir dans différents types de biens immobiliers ou zones géographiques pour minimiser les risques et profiter de divers régimes fiscaux.
- Numérisant leur gestion : Adopter des outils digitaux pour simplifier la gestion administrative, comptable et fiscale, réduire les coûts et améliorer la communication entre associés.
- Innovant socialement : S’engager dans des projets immobiliers à forte valeur sociale, environnementale et solidaire, pour se distinguer et bénéficier d’incitations fiscales.
Conclusion
Avec ces informations, vous avez désormais une compréhension complète de la Société Civile Immobilière (SCI), y compris ses bénéfices fiscaux, ses limites, et ses perspectives futures. Il est clair que la SCI est un véhicule juridique conçu pour l’achat et la gestion collective de propriétés immobilières, offrant le choix entre l’imposition sur le revenu (IR) et l’imposition sur les sociétés (IS), selon la décision des associés.
Vous êtes aussi informé des avantages fiscaux spécifiques à chaque régime d’imposition, ainsi que des défis et contraintes uniques à la SCI. De plus, vous comprenez que les changements fiscaux prévus pour 2024 auront un impact sur le calcul de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) pour les SCI, nécessitant une adaptation par la diversification, la digitalisation et l’innovation pour maintenir leur attractivité.
Pour ceux envisageant de créer une SCI, ou cherchant à optimiser fiscalement une SCI existante, l’expertise d’un comptable est vivement recommandée. Un conseiller en gestion de patrimoine vous guidera à travers chaque étape de votre projet, aidant à sélectionner le régime fiscal idéal, à rédiger les statuts de votre SCI, à gérer la comptabilité, et à effectuer les déclarations de revenus et de plus-values. Ne tardez pas, contactez-nous dès aujourd’hui !
FAQ
Quel intérêt d’avoir une SCI ?
Avoir une Société Civile Immobilière (SCI) présente plusieurs avantages, notamment pour faciliter la gestion et la transmission d’un patrimoine immobilier. Elle offre une souplesse dans les règles de fonctionnement, une fiscalité potentiellement avantageuse, une protection du patrimoine personnel des associés, une gestion locative simplifiée, et facilite les investissements immobiliers collectifs.
Quelle fiscalité pour les bénéfices de la société civile immobilière ?
La fiscalité des bénéfices d’une SCI dépend du régime fiscal adopté : soit l’impôt sur le revenu (IR), soit l’impôt sur les sociétés (IS). Sous l’IR, les associés sont taxés individuellement sur leur part des bénéfices comme revenus fonciers, avec des prélèvements sociaux de 17,2%. Sous l’IS, la SCI est taxée à 25% comme une société commerciale, et les associés sont imposés sur les dividendes reçus.
Quels sont les inconvénients de la SCI ?
Les principaux inconvénients de la SCI incluent la responsabilité illimitée des associés, qui risquent leur patrimoine personnel en cas de dettes, et la complexité administrative pour créer, gérer et céder des parts, souvent nécessitant l’assistance d’un expert-comptable ou d’un notaire.
Pourquoi créer une société civile immobilière ?
Créer une SCI est avantageux pour gérer ensemble un patrimoine immobilier, évitant les désagréments de l’indivision. Cette structure offre flexibilité dans la gestion, la fiscalité, et la transmission des biens immobiliers.